Odile et ses Papiers Reliés nous ont rejoint il y a quelques jours !
Alors, comme il est de coutume, nous lui avons soumis notre petite interview que vous retrouverez ci-dessous. Vous y découvrirez ce qui nous a fait craquer dans ses carnets (de croquis ou autres) et dans son écriture ciselée.
Car si les Papiers Reliés vous offrent des supports originaux et artisanaux pour déposer vos mots ou vos dessins, Odile quant à elle, vous ravit de ses haïkus et poésies.
1- Bonjour, présente-toi en quelques lignes : qui es-tu ?
Je suis une passionnée du livre du plus loin que je me souvienne : le lire, l'écrire, le confectionner.
Le plus loin que je me souvienne, ce sont mes premiers pas glissés dans ceux de Giono ; parce que j'ai grandi dans ce pays du Midi qu'il décrit tout le long de son œuvre, et que j'ai parcouru longuement et avec délectation ses écrits.
J'ai longtemps fréquenté les grandes villes – Marseille, puis Paris – avant de revenir au montagnes du Sud en choisissant les Cévennes gardoises comme point d'ancrage ; le coup de cœur m'attendait là , pour la lumière, l'abondance d'essences d'arbres (si rares en Méditerranée!), l'hospitalité discrète de ses habitants, la taille humaine du village.
Enfin, j'ai un jour cessé de barouder sur les routes d'une profession libérale, pour m'installer au service de la collectivité territoriale, quitte à devenir fonctionnaire.
Un autre jour, ma santé m'a imposé le rêve que nous sommes nombreux à partager : du vrai temps libre pour la créativité. J'ai foncé. Dans l'écriture d'abord, dans la reliure ensuite.
2- Quelle est ta démarche artistique, quel est ton parcours ? Que proposes-tu ?
J'ai commencé ma démarche artistique vers le livre par la poésie, depuis l'adolescence jusqu'à l'âge mûr, où mon premier recueil de poésie « Le Tambour des lunes » est publié, en 2012. Suivront des publications en revues littéraires, et sur sites d'écriture.
Seule les poésies libre et contemporaines ont pu accueillir mon écriture beaucoup trop imagée, suggestive et imprécise pour être au service d'un roman ou même d'une nouvelle, bien que je m'y adonne parfois volontiers, dès lors qu'il m'est permis une touche de prose poétique (« Le Tambour des guerres ou Hors Siècle » est une nouvelle en recherche d'éditeur).
Même en poésie, je privilégie le texte court, la fulgurance de l'image, l'impact d'une seule émotion : l'haïku est la forme le plus souvent adoptée, ou le mini-poème. Je l'utilise seul, ou inséré dans la prose poétique d'un haïbun (récit poétique entrecoupé de haïkus).
J'ai bien aimé écrire au sein d'un collectif comme les ateliers d'écriture, qui ont nourri ma créativité.
C'est sur le tard, en 2014, que je franchis le pas pour la découverte de la confection du livre, par un stage d'initiation à la reliure aux anciens Ateliers d'Or (alors à Forcalquier – 04). Depuis, mon atelier de reliure s'est installé à mon domicile.
Je poursuis ma formation au sein d'un atelier à Arles (13), tout en créant mes premiers petits livres : des carnets entièrement faits main, décorés en papiers marbrés, parcheminés, et/ou liège.
L'association Papiers Reliés naît tout récemment, en juin 2018, pour promouvoir la poésie et le travail du relieur en diffusant mes carnets répartis en quatre gammes :
Les carnets de croquis (grandes reliures japonaises, format 20x13cm, feuilles 200g/m2 aquarelle, 36p/18feuilles).
Les carnets d'écriture (petites reliures japonaises, format 15,5x11cm, feuilles 120g/m2, 48p/24 feuilles).
Les livrets à rubans (couture à rubans satin apparente, format 15x10,5cm, feuilles 120g/m2, 48p/24 feuilles).
Les carnets de notes (assortiment de formats variés, feuilles 80g/m2, 36p/18feuilles : grands, moyens, petits carrés, petits livrets, reliures japonaises non recouvertes)
Les "Hors-série" : carnets de voyage, intérieur marbré
3- Dans quelle région exerces-tu ? Es-tu mobile ?
Mon activité se déploie doucement en Languedoc-Roussillon, depuis le Gard. J'étudie volontiers les propositions impliquant des déplacements.
4- Qu’est-ce qui te différencie des autres relieurs et ou des autres écrivains ?
L'écriture témoigne d'une relation intime, presque charnelle, avec la nature et ses paysages : quiconque parcourt mes courtes lignes peut me suivre dans mes balades cévenoles. L'émotion, toujours présente, n'est jamais nommée mais surgit en fin de lecture avec un impact imagé puissant, pour ce que l'on m'en a rapporté.
Encore seulement apprentie-relieur, je n'ai pas encore la prétention de présenter des ouvrages entièrement reliés ou restaurés... ça viendra ! Pour l'heure, je privilégie la confection des carnets, plus modestes, mais dont la diversité des décorations et utilisations offre à chacun la possibilité d'un coup de cœur. Notamment, le choix de papiers marbrés faits-main remet au goût du jour ces volutes de couleurs traditionnellement utilisées en reliure.
5- Pourquoi ou comment as-tu rejoint La fille de l’air ?
La Fille de l'air est un site d'une sobriété attirante pour moi, et qui a l'avantage d'afficher facilement une vitrine récapitulative agréable des artistes membres. De plus, les incitations aux collaborations artistiques offrent la possibilité à cette discipline souvent solitaire d'échanger et de s'enrichir mutuellement. Ainsi, je suis ouverte à mettre mes écrits au service de la « communauté » du site, ou de projets de chansons, par exemple.
C'est via le site littéraire Oniris.be, où je suis correctrice, que j'ai reçu l'appel à artistes de La Fille de l'air.
6- Quelle est ta marque de fabrique, ton point fort ?
Ce que j'entends quant aux créations de carnets, c'est l'originalité et la diversité des assortiments, qui apparaissent en points forts de ma production à laquelle le papier marbré offre une aura un tantinet médiévale.
L'écriture, quant à elle, est capable de transporter dans l'univers de la nature autant que des émotions intimes et sincères, dans une jonglerie de mots imagée et musicale.
7- Une anecdote à partager ?
C'était avant que je sache écrire. J'enviais les adultes qui savaient utiliser le stylo plutôt que les crayons de couleurs. Je les avais bien observés et je les imitais. Je m'appliquais à des lignes de petits paquets de boucles serrées, en prenant soin d'en faire dépasser certaines plus hautes ou plus basses, et de ménager des espaces entre les petits paquets.
Il en ressortait des pages de soi-disant gribouillages bien ordonnés, qu'en tenant éloignées devant un myope, il aurait pu croire à des pages d'écriture...
8- Ton meilleur projet ?
Je recherchais sur le Net des revues littéraires susceptibles d'accueillir des extraits du recueil de poèmes constitué sous le titre « Le Tambour des lunes »... c'est dans la revue Florilège que j'ai trouvé l'annonce du concours d’Édition poétique de la ville de Beaune ; un appel y était lancé précisément pour un recueil de poésies. J'ai eu beaucoup de chance : je soumettais mon manuscrit pour la première fois, et c'est lui qui fut lauréat en 2012 !
9- Ton pire souvenir créatif ?
Lors de ma première tentative d'édition, alors que je rassemblais seulement les textes qui constitueraient mon recueil, une amie illustratrice m'a proposé sa collaboration. Impressionnée par son professionnalisme, et confiante en notre amitié, j'acceptais. Ce furent deux années de ce que je pensais être une complicité au service de l'objet artistique envisagé pour mêler écriture et linogravures sous le titre « Le Tambour des lunes ». Nous étions toutes deux d'accord pour éviter le figuratif et rester dans du paysage où se glisseraient des figures presque en filigrane. Au terme de ces deux années, après m'avoir présenté tout au long du travail commun des aquarelles magnifiques qui répondaient parfaitement à notre « cahier des charges », mon amie m'a présenté des linogravures tout aussi splendides, qui représentaient... un personnage jouant du tambour, et une demi-lune souriante comme dans les dessins d'enfant.
J'ai dû décliner la proposition, malgré le temps et l'application qu'elle avait pris à surgir. Ce fut le cauchemar, sans doute pour toutes les deux, qui ne nous sommes plus revues. Le recueil est resté dans son tiroir jusqu'à ce que j'ose l'en sortir en 2012.
10- Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
L'association PAPIERS RELIÉS vient de naître... j'aimerais qu'elle étende ses activités à l'édition de mes écrits, et aussi qu'elle développe la diffusion des carnets.
11- On peut te trouver par d’autres biais (fb, Instagram ou autre?) ou sur des expos ? Ou peut-on voir ton travail ailleurs que sur La fille de l’air ?
Les carnets de PAPIERS RELIÉS possèdent leur page Facebook, ainsi que mes poèmes (Odile Vecciani).
Ils seront bientôt visibles, avec mon recueil, sur les festivals et foires dédiées au livre ou médiévales, en Languedoc-Roussillon, pour le moment. Plusieurs rendez-vous sont déjà pris pour 2019... j'informerai bien entendu.
12- Les tarifs de mes articles (HTVA et hors frais de port)
Carnets de croquis = 20 €
Carnets d'écriture = 15 €
Carnets à rubans = 15 €
Carnets de notes = 8 €
Hors-séries = 25€
Merci Odile, c'est un plaisir de suivre tes passions pour l'écriture et la reliure. La fille de l'air te souhaite beaucoup de succès dans ton entreprise !
Vous pouvez retrouver la page consacrée aux carnets de Papiers Reliés sur notre site via sa page Artiste.
Il est également possible de commander des carnets via la page Facebook de Papiers Reliés ou via l'outil de réservation d'Oeuvre originale de La fille de l'air - il vous suffit alors de choisir l'artiste Papiers Reliés et l'associer à votre demande.
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Pour parlez de nous nous parlons de vous... parlez de nous ;)
A bientôt !
La fille de l'air